Le scandale Panama Papers expliqué
Le plus gros scandale d'évasion fiscale dévoilé à ce jour vous est expliqué...
Les "Panama Papers", c'est le nom donné par 107 médias sur des révélations de paradis fiscaux et de ceux qui en profitent. Des donnés censées rester secrètes ont été révélé au monde entier. Quelle est l'origine de ces informations ? Qui touche ce scandale ? Et quelle mesure va être mise en place ?
Les "Panama Papers" expliqués
Un enquête internationale a été réalisé par une centaine de journaux sur près de 11,5 millions de documents. Ces documents ont été rassemblés sous le nom de "Panama papers" et émanent du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca par une source inconnue à ce jour. Ce cabinet d'avocats est spécialisé dans l'évasion fiscale, et est un des leaders mondiaux dans la création de sociétés offshore.
Cette source aurait dans un premier temps envoyé ces documents à un journaliste d'un quotidien allemand. Ce journaliste aurait alors fait appel à un consortium international de journalistes d'investigation pour analyser et recouper ces données.
Les journalistes ont ainsi épluché ces documents dans pas moins de 6 pays pour faire des révélations après 9 mois d'enquête. Les informations recueillies portent sur les années de1977 à 2015.
Que nous apprennent ces documents ? Ces documents font état d'opérations dans des paradis fiscaux de la part de banques, cabinets d'avocats et autres acteurs qui oublient leur obligation légale de vérifier que leurs clients ne sont pas impliqués dans des entreprises criminelles. Ainsi, certains clients auraient utilisées les sociétés offshores comme société-écran pour dissimuler leurs actifs, réaliser des investissements ou encore échapper à l'impôt. Ces papiers montrent également que les mauvaises pratiques et la criminalité sont implantés dans les places offshores.
Point important : Une société offshore est une société ouverte dans un autre pays que celui où on paie ses impôts. La société est ainsi très souvent enregistrée dans un pays où la fiscalité est plus avantageuse, et qui préserve l'anonymat de ses détenteurs.
Qui sont ces personnes impliquées ?
Ce ne sont pas moins de 128 dirigeants politiques et hauts fonctionnaires, ainsi que douze chefs d'État ou de gouvernement qui sont concernés dans ce scandale. En dehors de ces figures, 29 des 500 personnalités les plus riches du monde et 1000 ressortissants français sont aussi visés.
Nous pouvons notamment citer des associés du président russe Vladimir Poutine, qui auraient détourné jusqu'à 2 milliards de dollars, ou encore le premier ministre islandais qui serait le propriétaire d'une société offshore non déclarée au fisc. Le président ukrainien, le premier ministre britannique David Cameron, Michel Platini, un cousin de Bachar El-Assad, Jean-Marie Le Pen et des proches de Marine Le Pen, sont autant d'autres personnalités touchées par ces informations recoupées.
202 pays sont concernés par ces informations, et parmi les entreprises, 25 seraient françaises (exemple : la Société Générale).
Les mesures prises suite au scandale
Suite à ces déclarations, le président de la République, François Hollande, va prendre des dispositions pour mener des enquêtes fiscales et des procédures judiciaires en France. Les révélations vont donc permettre d'instruire des enquêtes et des procès pourront avoir lieu.
Aussi, c'est l'intention des détenteurs de comptes au Panama qui importera dans les procès et qui donnera le ton à la suite des événements car les intentions des entreprises et particuliers ne sont pas toutes forcément condamnables (exemple : une entreprise peut choisir de garder une partie de ses comptes secrets pour que ses concurrents na sachent pas dans quoi elle investit, et ainsi garder une certaine confidentialité).
Avec en 2015, 20 milliards d'euros récupérés, le président continue donc sa lutte contre la fraude fiscale avec ce dernier scandale. Il n'a d'ailleurs pas manqué de remercier la presse et les lanceurs d'alerte pour ces informations et cette mobilisation massive. L'objectif suite à ce scandale est donc de faire à présent entrer de l'argent évadé dans les caisses publiques (rentrées fiscales).
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