Gaz de schiste et environnement, une relation explosive

Le gaz de schiste et son exploitation est un thème qui suscite de nombreuses polémiques. Autorisé par certains pays, interdit par d'autres, le gaz de schiste divise. Pour preuve, le rapport remis par des experts au gouvernement français a été rapidement enterré. Retour sur une histoire explosive.

Le droit de l'environnement

Le droit de l'environnement a pour but de protéger, de préserver et de restaurer les ressources naturelles et l'environnement quel qu'il soit. Pour cela, ce droit est à la fois national, mais également européen et international. En France, d'autres mesures ont été prises pour protéger l'environnement notamment le code de l'environnement en 2000, puis la charte de l'environnement adoptée en 2005. Cette charte garantit les 3 principes suivants :

• Le principe de prévention ;
• Le principe de précaution ;
• La logique pollueur / payeur.

Le gaz de schiste et la France

Le gaz de schiste est un sujet controversé en France notamment à cause de sa technique d'extraction qui implique une fracture hydraulique. Hors, cette technique est interdite par la loi du 13 juillet 2011 relative à l'interdiction de l'exploration et de l'exploitation des hydrocarbures par fracture hydraulique. La fracture hydraulique est une technique qui a été mise au point dans les années 50, aujourd'hui ce procédé est remis en cause par son impact sur l'environnement. En effet, un rapport de l'Agence française de Développement de décembre 2014 estime que la fracture hydraulique pour un puits implique l'utilisation de :

• Entre 15000 et 20000 m3 d'eau ;
• Entre 1000 et 1200 tonnes de sable ;
• Environ 150 tonnes de produits chimiques.

Les quantités d'eau utilisées sont donc énormes et les produits chimiques utilisés viennent se mélanger à ces eaux qui peuvent potentiellement polluer les réserves des nappes phréatiques et donc l'eau potable. De plus, les produits chimiques employés peuvent avoir une incidence sur la santé humaine, certains étant notamment cancérigènes.

Ajouté à cela, que ce procédé peut causer des mouvements sismiques importants. On comprend alors mieux l'interdiction de cette technique par la France.

Cependant l'exploitation des gaz de schistes présente des avantages notamment une source d'emplois non négligeable ainsi 600 000 emplois ont été créés aux USA grâce à l'exploitation de ce gaz. Le gaz de schiste est potentiellement présent dans de nombreux pays et permettrait donc de gagner en indépendance sur le plan énergétique. De plus, la grande disponibilité de cette ressource contribuerait à faire baisser les prix de l'énergie.

Des alternatives à la fracturation hydraulique

Les experts ont démontré qu'il existait des alternatives à la fracturation hydraulique notamment les techniques suivantes :

• L'utilisation de l'air comprimé ;
• Le choc thermique ;
• L'utilisation de propane ou de fluoropropane.

C'est d'ailleurs cette technique qui a été préconisée par le rapport sur les nouvelles technologies d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures non conventionnels en France. Ce rapport a été commandé par Arnaud Montebourg en 2012. Les experts recommandent d'utiliser le fluoropropane qui contrairement au propane n'est pas inflammable. Mais les essais de cette technique restent à leurs débuts. Matignon et l'Élysée face à l'opposition totale du parti écologiste et d'un grand nombre d'interrogations, ont préféré enterré le rapport. Ainsi, Ségolène royal, Ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, a déclaré que les gaz de schiste ne sont plus d'actualité.

Place aux énergies renouvelables !

Photos : Pixabay